Un salarié de Renault s’est suicidé sur son lieu de travail à Cléon
(Le Parisien) Un salarié de Renault s’est pendu dans la nuit de dimanche à lundi sur son lieu de travail à l’usine de Cléon (Seine-Maritime). Ce mécanicien âgé de 35 ans, père de deux enfants, a laissé « sur place deux lettres, une pour sa famille et l’autre à l’attention de la direction », a indiqué mardi Pascal Le Manach, délégué syndical CGT.
Dans ce second courrier, l’ouvrier a écrit selon cette source : « merci Renault. Merci ces années de pression (...). Le droit de grève n’existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l’incertitude de l’avenir sont de bonne guerre, paraît-il ? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos », allusion directe à Carlos Ghosn, PDG du groupe.
Le salarié, en poste depuis 2000 à Cléon, « excellent ouvrier » et « non-syndiqué », « faisait l’objet de pressions de la direction depuis qu’il avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord compétitivité-emploi cet hiver », a précisé le délégué CGT. « La direction l’avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé », a ajouté le syndicaliste.
La CGT a demandé lundi la tenue d’un Comité d’hygiène et de sécurité exceptionnel. Le parquet de Rouen, qui a confirmé la découverte de deux lettres, a de son côté précisé avoir ouvert une enquête en « recherche des causes de la mort ». Le constructeur a, lui, assuré vouloir « comprendre ce qui s’est passé ».
Toutes les brèves du site