Pas de flics dans les écoles !
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Sarkozy avait lancé l’idée, Luc Ferry l’avait balayée. Villepin et Fillon la mettent en oeuvre : les ministres de l’Intérieur et de l’Education ont signé, le 5 octobre, à Dreux une convention sur les violences scolaires qui instaure entre autres un policier ou un gendarme « correspondant » pour chaque collège et lycée. Ce dernier et le chef d’établissement devront notamment « échanger des informations », « élaborer un diagnostic sécurité de l’établissement » et « transmettre les signalements relatifs aux faits de violence ». En fait, les principaux et les proviseurs devront signaler tous les incidents intervenus dans l’établissement à leur « correspondant ».
Ceci s’apparente à de la délation ; le système scolaire n’ayant pas pour rôle de livrer des élèves à la police. Les missions premières de l’enseignement sont d’éduquer, de former de futurs adultes critiques et responsables. Face à la prétendue augmentation des problèmes de violence la réponse sera encore sécuritaire. Cette manière de poser le problème révèle une nouvelle fois l’idéologie réactionnaire de ce gouvernement.
Pourtant, il est clair que les causes des violences trouvent leur origine non pas dans une délinquance volontaire mais bien dans la marginalisation sociale et culturelle des adolescents qui sont visés par cette nouvelle mesure.
Ces dernières semaines, nous avons vu que la collaboration entre la police et l’Education Nationale existait déjà, notamment en matière de sans papiers. En effet suite à des demandes de la police, des personnels de l’Education Nationale (inspecteur d’académie, directeur d’école) ont permis l’ arrestation puis l’expulsion de sans papiers ayant des enfants scolarisés en France.
Tous les personnels de l’Education Nationale doivent refuser de collaborer avec la police ou la gendarmerie. Il est important de bloquer cette politique de flicage dans nos établissements par tous les moyens.