SNU : Macron veut (aussi) mettre la jeunesse au pas

jeudi 2 mars 2023
par  Luc De Chivré
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Une note interne ministérielle, qui a fuité en début de semaine, lève en partie le voile sur le projet de SNU (Service National Universel) que le président voudrait voir se généraliser rapidement. Les derniers arbitrages sont attendus et les annonces officielles sont depuis plusieurs semaines différées, par peur des réactions de la jeunesse déjà dans la rue contre le projet de réforme des retraites et appelée à se mobiliser le 9 mars.

Le contenu de cette note est explosif, tant sur le fond avec une volonté, non pas d’émancipation comme le claironne la ministre El Haïry, mais bien de caporalisation que sur la forme. Ainsi sont annoncés « le lever de drapeaux, la Marseillaise, le port de l’uniforme, le lever à 6h 30 (…) comme mesures de cohésion sociale et d’émancipation ou encore comme éléments de participation « à la résilience de la nation et à la culture de l’engagement ». Un engagement obligatoire donc, bel oxymore. Non content de se mettre toute la France à dos en voulant imposer à marche forcée un projet de retraites dont l’immense majorité ne veut pas, le président souhaite donc également militariser la jeunesse contre son gré ; car rappelons que le SNU existe déjà… et qu’il séduit très peu de jeunes (30 000 dont une forte proportion est issue de familles de militaires ou travaillant dans les forces de l’ordre).

Le SNU, s’il était généralisé, se ferait par ailleurs dans des conditions que la CGT Éduc’action condamne très clairement : une durée de 12 jours serait requise sur temps scolaire ! C’est non seulement une remise en cause de la loi sur les 36 semaines de scolarité, mais aussi considérer que perdre 2 semaines d’enseignement n’est pas grave. Ce serait également une pression supplémentaire pour les enseignant·es qui devront s’adapter sans, à coup sûr, d’allégements de programmes ; un séjour qui concernerait 800 000 élèves de seconde et première CAP pour un coût évalué à environ 2 milliards d’euros ! Ceci est un scandale absolu lorsque l’on subit dans le même temps des baisses de moyens, des fermetures de postes, de classes et d’écoles ! Lorsqu’une année de scolarisation d’un·e élève coûte 8400€, le SNU en coûterait environ 2000 pour 12 jours ! Avec 2 milliards de budget, c’est 28 000 enseignant·es supplémentaires qui pourraient être récruté·es ! Quelle provocation encore lorsque l’on sait que ce montant constitue le double de l’enveloppe de « revalorisation » prévue pour les enseignant·es en 2023 ! Que dire également des difficultés logistiques telles que trouver les bâtiments pour accueillir les jeunes qui devront obligatoirement quitter leur département d’origine ou encore l’encadrement par des animateur·trices alors que le secteur manque cruellement de bras ?

Pour la CGT Éduc’action, rien ne va dans cette généralisation du SNU qui, si elle était actée, ne manquerait pas de rencontrer une vive opposition chez les élèves, leurs familles et les personnels de l’Éducation nationale. Emmanuel Macron saura-t-il, pour une fois, écouter d’autres voix que celles, parmi les plus réactionnaires, qui l’entourent ?

Montreuil, le 2 mars 2023


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.